Tout ce qui n'est pas passion est sur un fond d'ennui
Voici une citation d'Henry de Montherlant qui résume bien ma nature. Une passion venue un peu tard, mais qui m'avait déjà habité auparavant, et qui a finalement mis d'autres passions en veille. Dès lors que j'ai commencé à voler j'avais toujours envie de voler encore plus et mieux. Donc après le brevet je me suis fixé un objectif, celui de devenir instructeur. Ce fut chose faite rapidement, ce qui m'a rempli de bonheur, j'ai pu ainsi transmettre cette passion à mes élèves et progresser encore et encore. Saint Exupéry disait "fais de ta vie un rêve, et d'un rêve une réalité", c'est ce que je fais, toujours rêver et quand ce rêve est réalisé, j'en fais un autre, et ainsi de suite. Pour progresser encore j'ai aussi suivi le cursus de formation au vol montagne, l'exigence absolue du pilotage.
Puis un jour j'ai voulu mon propre aéronef, c'est chose faite. Maintenant j'ai encore plein de projets à réaliser. Mais quelle liberté de pouvoir partir quand on veut où l'on veut pour vivre de formidables aventures.
La terre vue du ciel
Qu'elle est belle notre terre, vue d'en haut, voir la nature sauvage, voir le travail de l'homme, je ne peux pas me lasser d'admirer tout cela. Je garde toutes ces vues dans ma tête, je profite tranquillement, je rêve. Parfois je photograhie ce que je vois pour garder une trace visuelle, avec un smartphone ou un appareil photo, la qualité n'est pas toujours au rendez-vous mais là n'est pas l'essentiel. Je n'ai pas toujours le bon réflexe au bon moment, les vitres gênent les prises de vues, mais qu'importe pour l'instant, j'en ferai bien quelque chose, comme partager ces vues pour échanger avec mes amis.
Mon point de vue sur l'ULM
L'ULM est comme l'étaient les racines de l'aviation (pour certains ULM seulement bien sûr) et c'est aussi le laboratoire de l'aviation de demain (pour d'autres plus récents). On y teste le parachute de secours, des motorisations modernes à injection, les propulsions électriques ou à l'hydrogène, l'instrumentation EFIS, l'assistance au pilotage, les matériaux de pointe ...
Le plaisir de voler se retrouve dans toutes sortes d'aéronefs, sans distinction de type et sans différence de bonheur. La philosophie n'est pas la même pour chaque activité. Il faut garder la philosophie ULM avec l’exigence aéronautique.
L’ULM est peu à peu gangréné par l’aviation légère, et par la disparition des vrais ULM : les machines au prix élevé empêchent la venue de jeunes qui pourraient continuer à faire vivre ce mouvement. Le mouvement se dirigera doucement vers une pseudo-certification si on n'y prend pas garde.
La philosophie de l'ULM
Voler en ULM c’est être passionné, libre, responsable...
Mais la notion de liberté ne peut exister qu’accompagnée du sens de la Responsabilité.
Le mouvement ULM est basé sur un système déclaratif et la responsabilité de chacun, qui est envié par tous les pays.
Liberté
L'ULM possède une réglementation adaptée, moins contraignante que l'aviation légère.
En ULM nous ne sommes pas tenus de décoller et atterrir sur des aérodromes. Il existe beaucoup de plateformes ULM. Il est possible d’utiliser un champ avec l’autorisation du propriétaire et en informant la mairie.
L’entretien de la machine peut être effectué par son propriétaire, sans passer par un atelier aéronautique agréé avec du matériel certifié. On peut apporter des modifications ou des améliorations, et puis c'est d'autan plus séduisant si l'on est propriétaire de sa machine.
Responsabilité
C'est aussi la philosophie de cette activité, mais... On ne peut pas faire n’importe quoi, l’entretien périodique d'un ULM doit être effectué dans le respect du manuel constructeur, avec une aptitude au vol en toute sécurité. La visite médicale n’est pas obligatoire, pas de quota d’heures de vol, mais la responsabilité est clairement énoncée par les textes, en ce qui concerne son aptitude à voler. Le maintien des compétences fait partie des responsabilités (pause hivernale, pannes, maniabilité, domaine spécifique ) et le bon sens aussi.
Sans vol et sans échange, négligeant ainsi les bases du pilotage, la météorologie, la réglementation, les facteurs humains, c’est toute une culture de pilote à coté de laquelle on peut passer.
Il faut rester exemplaire, radio et intégration, respecter les riverains, en appliquant la charte « le potentiel de tolérance des nuisances sonores ».
Petit retour en arrière
Au début de l’aviation les hommes ont essayé de voler et y sont parvenus avec des engins du genre ULM. On est donc bien aux racines de l’aviation avec l’ULM.
Ces gens avaient besoin de prendre l’air, par tous les moyens, sans règle, libres.
Puis tout a évolué très vite, les deux guerres mondiales ont fait avancer l’aviation d’une façon considérable.
Puis il a fallu réglementer, et on en est arrivé à l’aviation de loisir avec beaucoup de contraintes.
Un peu plus tard, d’autres hommes avaient besoin de liberté, retrouver l’âme des pionniers. Et ils ont recommencé l’histoire, en essayant de faire voler quelques trapanelles fabriquées par eux avec ce qu’ils pouvaient. Partant d’ailes delta en y adjoignant un moteur plus ou moins farfelu. C’était bien ce besoin de liberté qui n’existait plus qu’ils recherchaient : s’éloigner de l’aviation trop réglementée.
Les choses ont évolué bien sûr, mais essayons de garder ce mouvement tel qu’il est né, sinon nous allons tout perdre. La liberté et la responsabilité de chacun doivent rester très fort. Ce mouvement est toujours déclaratif, respectons les règles au maximum pour le conserver.
Aujourd’hui le problème est aussi que certains appareils dit ULM se rapprochent plus de l’aviation légère, et risquent de tout faire basculer.
Il reste encore un espace de liberté que d’ailleurs ces appareils ne peuvent pas connaître, ils ne font pas partie des ULM à mon avis. Il est encore possible de se poser sur un terrain occasionnel aux seules conditions d’avoir l’autorisation du propriétaire et de respecter les règles de l’air.